En tant que passionné de randonnée et amoureux des grands espaces, je constate depuis quelques années une affluence croissante sur les sentiers montagneux. Ce phénomène, exacerbé notamment par l’engouement post-pandémie et l’influence des réseaux sociaux, soulève des questions essentielles : comment jongler entre l’envie d’explorer ces lieux magnifiques et notre responsabilité de veiller à leur préservation ? Je vous propose ici un éclairage complet, couplé à des conseils très concrets pour une pratique de montagne responsable, durable et sereine.
🧐 Pourquoi une surfréquentation si importante ces dernières années ?
Si vous partez régulièrement en rando comme moi, impossible de ne pas ressentir cette hausse notable de fréquentation. Plusieurs facteurs spécifiques en sont à l’origine :
- La pandémie de Covid-19 : Avec les restrictions de déplacement et les confinements à répétition, les Français se sont massivement tournés vers leurs propres régions et la nature proche. Résultat : les montagnes sont devenues un refuge apprécié par de nombreux novices en quête de déconnexion.
- Popularité accrue des activités outdoor : Randonnée, trail, trekking sont en pleine explosion. Tant mieux, on partage notre passion ! Mais cet afflux soudain a surpris des infrastructures souvent limitées.
- Impact des réseaux sociaux : Les Instagram et TikTok sont géniaux pour l’inspiration, mais ils créent parfois un tourisme de masse sur des spots longtemps préservés. Michaël Kraemer, élus local à Lans-en-Vercors, souligne justement ce phénomène de "fast mountain", qu’on peut comparer à la fast fashion : on se rend massivement là où une belle image a été postée, sans préparation ni prise en compte de l’environnement local.
🌳 Quels impacts concrets sur la faune, la flore et les sentiers ?
Cette surfréquentation ne vient pas sans conséquences sur les écosystèmes locaux :
- Érosion et dégradation des sentiers : Une fréquentation excessive accélère l’érosion des sols et détruit la végétation fragile aux abords immédiats, compromettant la biodiversité et augmentant les risques écologiques à plus long terme (formation de ravines notamment).
- Perturbations pour la faune : La présence humaine dans des secteurs jusque-là peu visités dérange la faune sauvage (comme les rapaces ou les mammifères en période de reproduction). Un précieux équilibre écologique peut être rompu, voire définitivement altéré par trop de passages répétés.
- Déchets et comportements irresponsables : Papier toilette, emballages de snacks, résidus de campings sauvages… autant de marqueurs d’un manque d’éducation à l’environnement qui aggrave la situation déjà délicate des massifs alpins et pyrénéens.
💡 Alors… comment randonner autrement ? Mes conseils concrets et solutions existantes !
1. Choisir des alternatives, sortir des sentiers battus 🎯
C’est mon conseil numéro un : varier les itinéraires, fuir la masse. Pourquoi ne pas :
- Découvrir des parcours moins fréquentés, dans des vallées moins médiatisées comme le Massif des Cerces-Thabor ou le Trek des 3 vallées béarnaises.
- Partir tôt ou en saison décalée (automne, printemps), pour réduire la pression touristique.
- Se munir d’une bonne carte IGN (ou d’une appli fiable) et tenter ses propres explorations hors des trajets classiques.
2. Favoriser un tourisme "slow" et écoresponsable 🌱
Prendre le temps d’apprécier, respecter les lieux qui nous accueillent sont des clés essentielles pour préserver nos montagnes. Cela passe par :
- Le déplacement doux : privilégier covoiturage, bus-navette locales ou accès en train quand c’est possible.
- L’attention aux déchets : pratiquez systématiquement la politique du "zéro trace", ne laissez jamais rien derrière vous (oui, même les mouchoirs !).
- Respecter la tranquillité de la faune : restez discrets, observez à bonne distance, évitez les bruits inutiles.
3. Utiliser les ressources et outils numériques existants 📱
Plusieurs bonnes initiatives locales existent déjà et apportent des solutions intéressantes :
- Lans-en-Vercors teste par exemple des QR codes disposés dans les parkings très fréquentés, redirigeant les visiteurs vers d’autres itinéraires voisins moins saturés. Un concept prometteur !
- Des systèmes de baromètre numérique permettent également de consulter la fréquentation d’un lieu en direct avant votre départ (via certaines applications de randonnée dédiées).
4. Sensibiliser et Éduquer 🚩
La pédagogie reste incontournable. Partager autour de soi les bonnes pratiques est utile, tant avec vos proches novices qu’auprès des communautés en ligne que vous fréquentez :
- Incitez vos amis néophytes à partir bien équipés, vêtus adéquatement, informés sur leur itinéraire (les tongs sur les sentiers, non merci !).
- Échangez courtoisement entre pratiquants pour rappeler les règles simples (courtoisie au croisement, ralentir à l’approche d’autres randonneurs et surtout, renoncer à certaines portions fragiles ou saturées quand c’est nécessaire).
📌 Quelques exemples inspirants d’initiatives réussies ailleurs
Certaines régions expérimentent déjà des mesures de protection efficaces :
- À Chamonix, des zones sensibles comme le Lac Blanc se voient protégées par la pose de cordons limitant les sorties de sentier. On envisage même une interdiction totale de baignade à long terme dans de nombreux lacs du Parc national des Pyrénées .
- Le Parc national des Cinque Terre en Italie a modifié directement les horaires d’accès pour mieux échelonner ses visiteurs dans la journée.
Il existe donc des solutions concrètes et inspirantes, mais elles ne fonctionneront qu’avec l’adhésion et l’esprit citoyen de chacun d’entre nous.
💬 À retenir : Préserver nos montagnes, c’est possible !
En adaptant nos comportements et nos itinéraires, en respectant la faune et la flore, et en choisissant une approche "slow" du tourisme, nous continuerons à profiter pleinement et durablement des beautés exceptionnelles que nous offrent les montagnes. Alors, prêt à relever ensemble ce défi du tourisme responsable ? À vos chaussures, et bonnes randonnées ! 🥾✨
Poster un Commentaire